" Vous n’auriez pas dû barricader la route à ce niveau. Si je force le passage vous allez me bastonner ? Tels sont les propos d’un usager du boulevard de la circulaire qui tentait vainement, hier, de raisonner les étudiants. Certains ont voulu forcer le passage mais ils n’y sont pas parvenus. Deux militaires à bord d’un véhicule se sont également retrouvés au milieu des étudiants. Couverts de flashs de téléphones portables et de cris, ils ont vite rebroussé chemin. Seule une ambulance a été autorisée à franchir le périmètre barricadé. Pour certains étudiants, le fait de barricader la route vise à amener les autorités à trouver rapidement une solution en fixant une nouvelle date pour la composition du devoir.
" Nous savons que ce n’est pas bien de barricader ainsi la voie, c’est pourquoi nous leur demandons de la libérer car il y a d’autres voies pour se faire entendre", a soutenu Moussa Rouamba, délégué ANEB (Association nationale des étudiants burkinabè) corporation SJP section de l’université de Ouaga II. Pour lui, les étudiants mettront fin à leur mouvement lorsqu’ils sauront avec précision quand ils composeront leur devoir qui vient d’être reporté pour la 2e fois.
Il a confié que les délégués se sont rendus à la présidence de l’université afin d’obtenir une date. Et un de ses camarades de préciser que ces derniers s’y sont rendus au moyen d’un bus qu’ils ont pris en otage. Selon Félix Wangrawa, un des surveillants qui ont refusé de surveiller le devoir, ce n’est pas de gaieté de coeur qu’ils ont posé cet acte mais il le fallait pour que l’administration les prenne au sérieux. Selon ses explications, cela fait 6 mois que les surveillants n’ont pas perçu leur dû alors qu’on leur avait fait savoir qu’ils seront payés au plus tard un mois après service effectué. " La semaine surpassée, nous avons menacé d’arrêter la surveillance si on ne nous payait pas et l’administration nous avait demandé d’attendre mercredi, puis jeudi ensuite vendredi.
Nous avons accepté de surveiller un devoir ce même vendredi dans la matinée et refusé un autre qui devait avoir lieu dans la soirée. Et comme d’habitude, on nous a demandé de surveiller le devoir de ce lundi car des comptables allaient venir nous payer. Mais jusqu’à 9h, aucun comptable n’était présent. Nous avons donc décidé de mettre à exécution notre menace", a-t-il indiqué. Il a ajouté qu’ils ont été finalement payés après deux heures d’attente au niveau de l’université et sont prêts à surveiller les devoirs à tout moment. Mais cette information n’a pas rassuré les étudiants qui étaient toujours déterminés à occuper le boulevard jusqu’à l’obtention d’une nouvelle date de composition de leur devoir.
Dabadi ZOUMBARA/Le Pays