Reforme du système éducatif burkinabè: 5 ans après, où en sommes nous?
Aucun enfant au Burkina ne devra plus être exclu du système éducatif avant ses 16 ans révolus. Tout enfant devra bénéficier de la gratuité de l’enseignement de base public, de la classe du CP1 à celle de 3e. Gratuité qui signifie que l’on doit supprimer les frais d’inscriptions mais assurer la distribution gratuite des manuels scolaires à tous les élèves du Burkina. Voila ce qu’envisageait la reforme du système éducatif dont la mise en œuvre a commencé voilà maintenant 5 ans.
A travers cette reforme, il s’agissait selon nos autorités de travailler à avoir un système éducatif plus cohérent, plus fonctionnel et plus adapté aux besoins de développement socio-économique et culturel du Burkina Faso. Cette mission que s’était assignée en 2007 les acteurs du système éducatif burkinabè est-elle une réalité aujourd’hui ? Sont-ils arrivés à optimiser l’offre éducative ? La qualité de l’enseignement est-elle au top ? Y’a-t-il eu amélioration des conditions de vie et des conditions matérielles de l’ensemble des acteurs?
L’article 13 de la loi d’orientation de l’éducation précise qu’il s’agit à travers cette reforme de « faire du jeune burkinabè un citoyen responsable, productif et créatif». 5 ans après, le jeune burkinabè est-il devenu plus responsable ? Productif ? Créatif ?
Lorsqu’en avril 2008, il s’est agit de faire le bilan de l’an I de la mise en œuvre de la reforme, le ministre des enseignements secondaires et supérieur de l’époque, le Professeur Joseph Paré et sa collègue de l’enseignement de base Odile Bonkoungou s’étaient félicités de la bonne marche du train de la reforme. Toutefois, avait reconnu Mme Bonkoungou, « les principales difficultés sont liées à la mauvaise compréhension de la gratuité et à l’insuffisance des ressources matérielles (classes, tables-bancs, bureaux, chaises, manuels, fournitures) financières et humaines». Ses difficultés ont-elles été jugulées ?
La mise en œuvre sur le terrain de la reforme prévoyait d’intégrer l’introduction des thèmes émergents et des langues nationales dans le système éducatif. Quant au rapport établi à l’occasion de l’an I, il faisait état d’un manque de 43 enseignants pour le post primaire, 757 salles de classe, 17497 tables-bancs, 865 bureaux, 1012 chaises et 43206 manuels d’ici à 2011. Malgré ses difficultés, Odile Marie Bonkoungou, indiquait à l’époque que le contexte était favorable et qu’il n’y avait pas à se faire de soucis. Le gouvernement s’était doté d’un document de cadrage assorti d’une évaluation de la quasi-totalité des besoins qui permettra de disposer d’une loi de programmation financière susceptible de faciliter la mobilisation des ressources avait-il conclu. Ce document a-t-il vraiment servi à quelque chose ?
A terme, la reforme visait aussi à accroître l’offre de l’éducation et de la formation, à améliorer la qualité de l’éducation, à développer la recherche, à porter le taux de réussite au BAC à 60%, le BEPC et le CAP à 80% et à limiter le nombre d’élèves à 52 en classe de primaire, de 70 au niveau post primaire, et 60 au niveau du secondaire. Tous ces résultats ont-ils pu être atteints ?
Toutes ses interrogations, nourries par les parents d’élèves, les élèves les enseignants et étudiants, nos lecteurs, bref tous ceux qui se soucient de l’avenir de notre système éducatif, nous l’espérons, trouverons satisfaction dans les semaines et mois à venir. Votre canard à travers des reportages, des interviews, des enquêtes, etc. tentera autant que faire se peut, et ce à la limite de ses moyens, d’apporter des éléments de réponses à l’ensemble de ses préoccupations suscités. Cette chronique que nous tiendrons en collaboration avec le ministère des enseignements secondaire et supérieur s’appellera «la réforme en question».
Eveil Education
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