Malheureusement, pour eux, les fonds n’ont pas suivi le circuit normal de transfert, c’est-à-dire que l’argent devrait transiter par l’Ambassade du Burkina Faso à Alger où un percepteur se charge habituellement d’informer les intéressés de la disponibilité de leurs bourses. Cette fois-ci, il y aurait eu une erreur qui a fait que les fonds ont été transférés dans le compte d’un des stagiaires.
En tout cas, c’est la raison avancée par des cadres du ministère qui disent comprendre les difficultés des victimes de la situation. Mais, les étudiants touchés par le problème y voient plutôt une tentative de détournement de leurs bourses, suspectant des responsables du ministère d’être à l’origine de leur malheur, parce qu’ils ont manifestement du mal à s’imaginer que les fonds n’aient pas suivi le circuit habituel et que ce soit le compte d’un des leur qui soit ainsi approvisionné.
Le DAF en mission à Ziniaré
Des allégations que des cadres du MJE interrogés trouvent absurdes. « Même si on nous dit spécialisés dans le détournement, ce n’est pas l’argent d’étudiants qu’on va détourner. Qui est fou » a commenté l’un d’entre eux. Nous n’avons malheureusement pas pu toucher le DAF du ministère pour avoir davantage d’informations sur les circonstances du transfert. Il était en déplacement à Ziniaré.
Nous sommes retourné une deuxième fois dans son bureau sans plus de chance de l’y trouver. Nous n’avions pas non plus ses contacts de téléphone portable pour le joindre. Toutefois, nous avons pu rencontrer le directeur général de la formation professionnelle qui venait juste de quitter une dizaine de parents des étudiants qui étaient là pour comprendre l’évolution de la situation.
Selon le DG de la Formation professionnelle, le problème pourrait trouver solution ce dimanche. Nouvelle confirmée par des parents d’élèves contactés plus tard. A les en croire l’Ambassadeur du Burkina en Algérie, à qui le ministère a préalablement écrit, ira le dimanche avec le stagiaire dont le compte a été indûment alimenté pour retirer l’argent et le remettre aux destinataires.
Peur de la cybercriminalité Si des parents d’élèves se disent quelque peu soulagés par cette bonne nouvelle à eux annoncée par le responsable des étudiants Burkinabè boursiers d’Algérie, ils disent déplorer la manière dont l’affaire a été gérée au ministère. « Quand le problème s’est posé, nous sommes venus en début septembre demander une audience pour comprendre ce qui se passe. Nous avons rempli des fiches à cet effet. Nous avons attendu des semaines, personne ne nous a appelés par rapport à notre sollicitation. Et il a fallu que nous descendions là-bas le 17 septembre dernier pour que nous soyons reçus sur place », nous confie un parent d’élève.
Tout en se gardant de parler au nom du DAF absent mais invoquant la collégialité de l’action de son ministère, le DG de la formation professionnelle évoque les procédures financières pour justifier les difficultés rencontrées par les étudiants à entrer en possession de leurs bourses. « Quand l’erreur est survenue, nous avons beaucoup eu peur, croyant qu’il s’agissait d’une cybercriminalité.
Mais, nous avons été quelque peu rassuré lorsque le stagiaire a confirmé avoir reçu l’argent sur son compte. Je ne suis pas financier, mais les retards constatés sont dus aux procédures ». Quoi qu’il en soit, ce genre d’erreurs sont à éviter à l’avenir pour épargner pareilles affres à nos étudiants à l’Etranger. L’affaire n’est peut-être pas totalement finie, mais espérons pour l’instant que tous les membres concernés de notre communauté estudiantine d’Algérie auront, comme annoncé, leur fric ce dimanche.
Grégoire B. BAZIE/Lefaso.net