De la morgue du Centre hospitalier universitaire/Yalgado Ouédraogo (CHU/YO), la dépouille du Pr Jean-Pierre Guingané a été conduite à l’Université de Ouagadougou. Pendant plus d’une heure d’horloge, étudiants, enseignants, amis et parents n’ont pas tari d’éloges à l’endroit du disparu lorsqu’ils s’inclinaient sur sa bière. Pour Boukari Nébié, représentant les étudiants du département des Lettres Modernes où le Pr Guingané enseignait, le disparu était un père, un éducateur et un infatigable conseiller pour ses étudiants.
« Qui, mieux qu’un enfant, peut pleurer la mort d’un père ? », s’est-il alors interrogé. Le Pr Amadou Bissiri, ancien collaborateur de Jhon, comme l’appelaient certains de ses proches, a souligné que le défunt avait toujours su instaurer « une osmose inégalée entre ses activités professionnelles et extra-professionnelles ». L’intervenant n’a pas manqué d’ajouter que « le Pr Jean-Pierre Guingané a été un homme orchestre du théâtre ».
Pour avoir travaillé avec le regretté enseignant et homme de culture, le Pr Serge Théophile Balima a affirmé que la mort de son collègue est une perte pour le monde scientifique. « Le Pr Jean-Pierre Guingané était un grand professeur qui a profondément marqué le domaine des Lettres et des arts. Sa mort est une perte, non seulement, pour notre communauté universitaire mais surtout pour le Burkina et toute l’Afrique », a-t-il indiqué.
L’émotion était très forte dans l’amphi qui a abrité la cérémonie. Le directeur général de l’Institut supérieur de l’image et du son (Isis), Privat Tapsoba, lui, a rendu hommage à un ancien collègue et président du Conseil d’administration de la structure dont il est le responsable.
« J’ai eu la chance de travailler avec le Pr Guingané lorsque j’étais étudiant. Je suis revenu, par la suite, comme enseignant à l’Université de Ouagadougou. Il m’a guidé. Et lorsque j’ai été appelé au ministère en charge de la Culture, il m’a donné ses conseils et ses bénédictions. Le hasard a, aussi, fait qu’il était le président du Conseil d’administration de l’Isis. C’est-à-dire que je lui rendais directement compte avant même les plus hautes autorités. C’est un repère que je perds », a-t-il déploré. Le Pr Adrien Huannou est également venu de l’Université d’Abomey-Calavi du Bénin pour saluer la mémoire du disparu.
C’est à la suite de cette cérémonie également riche en reconnaissances, que le corps a été conduit à l’Espace culturel Gambidi où le grand public a pu rendre hommage au fondateur des lieux et du Théâtre de la Fraternité. Une veillée de prière était prévue au domicile du défunt. L’inhumation aura lieu ce jeudi 27 janvier 2011 à Garango, d’où est natif l’illustre disparu.
Jacques Théodore Balima/Fasozine