L\'atmosphère à l\'Université de Ouagadougou

ENSEIGNEMENT PRIVE: Haro sur les fossoyeurs de l’éducation!

Et revoilà la rentrée scolaire avec ses angoisses. Pour tout parent d’élèves, il faut trouver la bonne école pour ses rejetons, celle qui fait les meilleurs taux de succès aux examens. En effet, l’attente légitime est de voir ses enfants réussir et pour cela, les sacrifices n’ont souvent pas de limites. C’est dans ce contexte que les parents tombent dans la gueule du loup. Avec la libéralisation du secteur (parce que l’Etat dit ne plus pouvoir tout faire), des promoteurs ont trouvé le filon juteux pour s’en mettre plein les poches au mépris de toute éthique. Nombreux sont les fondateurs d’établissements qui, à l’approche de la rentrée scolaire, deviennent des maîtres de la publicité mensongère. Ils annoncent les meilleurs taux de succès de la place pour attirer les clients. Mensonges!

 

Ils présentent à la télévision des salles d’informatique et des infrastructures de qualité. Mensonges ! Quand vient la rentrée scolaire, les élèves et les étudiants sont accueillis dans des réduits servant de classes au beau milieu d’un immeuble abritant des enseignes commerciales. Le terrain de sport pour les élèves ? Le fondateur négociera un terrain non approprié dans le quartier. Et les toilettes ? Connais pas ! Avec cet esprit, il ne faut pas s’attendre à ce que le cahier des charges soit respecté en ce qui concerne le recrutement des enseignants, le volume horaire, etc. Conséquence : les enseignants qui sont sous-payés, sont obligés de prendre en otage les notes des élèves pour avoir le reliquat de leurs salaires.

Et que dire des "snippers" qui gèrent des établissements clandestins et qui excellent dans les bulletins de notes falsifiés ? Que fait l’Etat face à cette pagaille ? Il y a certes des textes qui sont édictés en matière d’ouverture d’établissements. S’ils étaient respectés, on serait dans le meilleur des mondes possible. Hélas, on se demande souvent comment certains fondateurs d’établissement ont obtenu leurs arrêtés d’ouverture. Pas besoin de se triturer les méninges. La corruption, le laxisme et les passe-droits passeraient par là. Face à la publicité mensongère, l’Etat a certes pris des mesures mais le phénomène n’a pas été enrayé. En gros, les établissements primaires, secondaires et supérieurs privés sont peu contrôlés par l’Etat. Comment s’étonner alors que le niveau de l’enseignement baisse et que le système éducatif ne fait que traîner des tares depuis des années ? Ce que fait l’Etat n’est pas suffisant.

Si l’apport du privé est indispensable (d’ailleurs, il y a de bons exemples à féliciter), l’Etat ne doit plus accepter les agissements de ceux qui sacrifient l’avenir des enfants sur l’autel de leurs intérêts financiers. Ailleurs, l’Etat va jusqu’à contrôler le menu des cantines scolaires. Les parents non plus ne doivent plus rester passifs. Ils ont le devoir de s’impliquer dans la gestion de l’institution scolaire pour que les intérêts des enfants soient préservés. Et cela doit commencer par la prise en main des Associations de parents d’élèves (APE) qui sont le plus souvent gérées comme des cavernes d’Ali Baba par des individus peu recommandables. L’école ne doit plus être le lieu par excellence du "deal".

 

SIDZABDA/Le Pays



04/10/2011
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