CRISE UNIVERSITAIRE : L'ANEB rejette les mesures du conseil scientifique !
L'Association nationale des étudiants du Burkina (ANEB) a battu le rappel de ses militants hier 21 août dans l'après-midi à la Bourse du Travail. Il s'est agi, au cours de cette Assemblée générale, d'informer les étudiants sur les nouvelles mesures issues du dernier conseil scientifique et dont la plupart sont rejetées par l'ANEB.
Les étudiants de l'Université de Ouagadougou ont
fait le plein de l'enceinte de la Bourse du Travail dans l'après-midi d'hier 21
août pour mieux s'imprégner des conditions sous lesquelles ils sont appelés à
reprendre les cours le 1er septembre prochain. Moumouni Derra, le président de
l'ANEB qui a été le principal animateur de cette AG aux allures de meeting a
indiqué que les autorités universitaires ont décidé, lors du dernier conseil
scientifique tenu à la mi- août, de l'application stricte de tous les textes, y
compris ceux qui avaient fait l'objet de rejet par l'ANEB. Ces textes à
polémique concernent essentiellement les dérogations, les franchises
universitaires, la police spéciale des universités, le calendrier de l'année
académique, etc. Ainsi donc, l'ANEB juge difficiles les conditions de la
dérogation, et estime qu'environ 4000 étudiants pourraient être exclus de
l'université si ces mesures sur les dérogations venaient à être appliquées à la
lettre, comme l'a voulu le conseil scientifique. Le président Moumouni Derra a
indiqué, sous l'approbation de ses camarades, que les étudiants ne sont pas
seuls responsables de leur échec, au regard des drastiques conditions de vie et
d'études auxquelles ils sont soumis. Pour ce qui est des franchises
universitaires, le président de l'ANEB s'est indigné du fait que l'on interdise
aux étudiants de manifester aux heures de cours, alors que les cours vont de 7
h jusqu'à 21 h. Ces textes "liberticides", selon les termes de
l'ANEB, font également interdiction aux étudiants de poser des affiches sur le
campus, sans l'aval de l'administration, a relevé M. Derra, qui dit ne rien
comprendre dans l'attitude de l'autorité universitaire. L'ANEB a également
réfuté l'idée de police universitaire, quelle qu'en soit la forme. Elle qui
pense que cette idée de service de sécurité universitaire n'a d'autre dessein
que de serrer l'étau autour des étudiants, estime qu'il serait plus judicieux
de sécuriser la ville de Ouaga tout entière et l'université sera de fait
sécurisée. L'ANEB qui a eu vent de ce qu'elle a appelé le "balayage de la
cité de Zogona" se demande quelle garantie de solidarité une telle mesure
réserve aux étudiants qui étaient en cité, et particulièrement les handicapés
moteurs.
"Nous
tenons le mur à l'oeil !"
Dans la foulée, l'ANEB a informé ses militants de la
rencontre d'échanges qu'elle a tenue avec l'Assemblée nationale, sur invitation
de celle-ci qui, selon le président de l'ANEB, avait décidé de jouer les
médiateurs dans la crise universitaire. Mais l'ANEB s'est dite insatisfaite à
la sortie de cette rencontre. Elle a par ailleurs fustigé le
"silence" des autorités face aux propositions de sortie de crise
faites par les centrales syndicales. Le mur en construction pour clôturer le
campus universitaire n'est pas du tout vu d'un bon oeil par les étudiants qui y
perçoivent également des velléités de répression de la part des
autorités". Sinon, comment interpréter l'érection rapide d'une clôture
dans un contexte de crise?, s'est interrogé Moumouni Derra qui dit tenir ce mur
à l'oeil. Il a également attiré l'attention des autorités sur le fait que le
mur de Berlin était plus solide que celui en construction à l'UO, mais qu'il a
fini par chuter.
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