L\'atmosphère à l\'Université de Ouagadougou

PROCES DES ETUDIANTS/UO: des peines de 18 à 36 mois???

A la suite des violents affrontements entre les "forces de l'ordre" et les étudiants le 17 juin dernier à l'Université de Ouagadougou, une soixantaine d'étudiants ont été arrêtés et déférés à La Maison d'Arrêt et de Correction de Ouagadougou (MACO) dans l'attente de leur procès! Entre temps, certains d'entre eux ont été relâchés et c'est au total 35 qui comparaissent depuis le mardi 24 juin devant le tribunal correctionnel de Ouagadougou.

"Non coupable", c'est ce que plaide l'ensemble des 35 étudiants qui sont passés à la barre (4 d'entre eux ont toutefois reconnu avoir participé à la marche du 17 juin 2008). Ils sont d'ailleurs tous accusés de destruction de biens publics (appartenant à la présidence de l'université de Ouagadougou) et privés; coups et blessures sur des agents de force de l'ordre par jets de pierres, notamment sur les agents Michel Semdé et Wendlamita Zongo, avec incapacité de travail respectivement de 10 et de 60 jours!

La partie civile représentée par M. Koné, secrétaire général de l'université de Ouaga est passée à la barre, à la suite des auditions, mais n'a pas réussi à éclairer la lanterne du tribunal sur la culpabilité des étudiants accusés. Aux différentes questions des avocats de la défense, le représentant de l'UO a répondu presque invariablement qu'il était dans son bureau le 17 juin au moment des échauffourées et qu'il n'était donc pas à mesure de témoigner sur les agissements des étudiants et des forces de l'ordre. "Pourquoi avez-vous interdit la marche des étudiants? Pourquoi avez-vous fait appel aux forces de l'ordre plutôt que de recevoir la plate-forme revendicative des étudiants? Pourquoi avoir précisément fait appel à la gendarmerie nationale qui est une force d'intervention de second niveau plutôt qu'à la police?..." sont autant d'autres questions posées par les avocats de la défense au représentant de l'université et qui sont restées sans réponses convaincantes.

A la suite d'une réquisition qui aurait duré plus d'une heure, le parquet, par la voix du procureur Kafando, a demandé au tribunal de retenir une peine de 18 mois contre certains des prévenus, 24 mois contre d'autres et 36 mois contre certains autres. La requisition du parquet n'a pas apporté de précision sur la nature des peines (ferme ou avec surcis). Les uns à la suite des autres, les avocats de la défense sont passés à la barre pour leurs plaidoiries qui ont duré jusqu'aux environs de 20 h moins le quart. Ils ont été unanimes sur le caractère vide et léger ("au propre comme au figuré" du dossier et ont demandé au tribunal la relaxe pure et simple des 35 étudiants "pour infraction non constituée".


26/06/2008
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