Projectiles en mains, les manifestants ont occupé à certains endroits les boulevards Charles De Gaulle et Ibrahima Babanguida. A l’aide de gros cailloux ou d’autres objets, ils ont érigé des barricades sur ces artères obligeant les usagers à changer d’itinéraire.
Pour les disperser, les équipes mobiles de la gendarmerie, qui patrouillaient dans le quartier Zogona, tiraient des grenades lacrymogènes. La tension entre gendarmes et étudiants est montée parce que les hommes en tenue ont fermé les entrées de l’Université de Ouagadougou refusant ainsi l’accès aux étudiants qui voulaient y tenir leur Assemblée générale. « Nous devions nous retrouver ce matin pour faire le bilan de notre marche-meeting du vendredi 11 mars dernier. Mais lorsque nous sommes arrivés à l’Université, nous avons trouvé la gendarmerie qui avait fermé les entrées pour nous empêcher d’y pénétrer.
Nous avons alors décidé de tenir l’AG non loin du campus. Mais les gendarmes nous ont dit d’aller plus loin. Ce que nous avons refusé. C’est en ce moment qu’un d’eux a lancé unegrenade lacrymogène vers nous », a raconté un étudiant. La course-poursuite s’est déroulée toute la matinée. Certains commerces sont également restés fermés. En rappel, différentes localités du Burkina vivent des journées de manifestations depuis l’annonce de la mort, fin février à Koudougou, de l’élève, Justin L Zongo. Selon les sources officielles, l’élève est décédé des suites de méningite.
Mais pour ses camarades, il est mort des « mauvais traitements » que la police lui aurait infligés. Des étudiants qui manifestaient le vendredi 11 mars dernier sous l’égide de l’Aneb avaient été dispersés par les Forces de l’ordre. La situation a conduit le gouvernement à fermer les universités publiques et à avancer la date des congés scolaires.
Jacques Théodore Balima/Fasozine