L\'atmosphère à l\'Université de Ouagadougou

Ministère de l’Environnement: les anciens étudiants de l’ENEF menacent de déchirer leurs diplômes

Après dix ans de chômage, ils ont décidé de donner de la voix. Ils, ce sont les anciens pensionnaires de l’Ecole nationale des eaux et forêts (Enef) ont exprimé leur mécontentement au ministre burkinabè en charge de l’Environnement, Jean Koulidiati, ce lundi 19 mars 2012 à Ouagadougou. Les manifestants attendent d’être intégrés à la Fonction publique, et menacent même de déchirer leur diplôme s’ils n’obtiennent pas satisfaction d’ici à lundi prochain.

 

«Si rien n’est fait d’ici la semaine prochaine, nous viendrons déchirer  nos diplômes sous les yeux de notre ministre de tutelle pour signifier à nos autorités, notre ras-le-bol face à ce qui apparaît comme du mépris». Ainsi s’est exprimé Alassane Ouédraogo, délégué du groupe des diplômés sans emploi de l’Ecole nationale des eaux et forêts. A ses dires, en les abandonnant au chômage, c’est parce que les autorités du Burkina Faso estiment que les diplômes qu’ils ont acquis, pourtant avec tant d’effort, n’ont pas de valeur. «Ou bien c’est parce que nous n’avons pas de bras long que notre problème traine de cette façon», s’est interrogé M. Ouédraogo avant d’ajouter: «si nous détruisons nos diplômes, cela nous enlèvera au moins l’illusion que nous sommes diplômés…».
A en croire, le groupe des chômeurs, les étudiants qui se sont inscrits à l’Enef, ont payé pour leur formation, la somme de 480 000 francs CFA pour les préposés, 560 000 pour les assistants, 820 000 pour les contrôleurs, et 1 500 000 pour les inspecteurs. Pourtant, explique le porte-parole des étudiants, «contrairement à ce que pensent certains, nous sommes tous des fils de paysans, nos parents ont trimé pour pouvoir payer notre formation, dans l’espoir que nous puissions leur venir en aide, mais après 10 ans, toujours rien…».


Selon les grévistes, la Fonction publique devrait organiser chaque année des tests d’intégration, afin de leur permettre de faire valoir leur compétence. Mais, depuis 2002, ce n’est qu’en 2008, que le ministère en charge de l’Environnement a fait un test d’intégration au cours duquel 51 de leurs camarades ont été intégrés. Pourtant, il existe, selon eux, un décret ministériel qui stipule qu’un test d’intégration doit être organisé chaque année à leur intention à compter de 2008 et ce jusqu’en 2012.


Le cri du cœur des anciens pensionnaires de l’Enef n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Le ministre Jean Koulidiati, qui a reçu les frondeurs, leur a expliqué  que le gouvernement a  débloqué près de 80 millions de francs CFA pour pouvoir absorber une partie de ces 357 agents.


«Notre  directeur des ressources humaines et celui en charge des affaires financières et administratives rentrerons incessamment en contact avec la Fonction publique pour voir comment nous pourrons mettre en oeuvre les mesures nouvelles dans les plus brefs délais». a indiqué Jean Koulidiati, faisant preuve d’une bonne écoute face aux doléances des étudiants en quête d’emploi.


Toutefois, a ajouté le plus Vert des ministres,  «nous allons faire un tri car le budget ne nous permet pas de les prendre tous». M. Koulidiati a estimé qu’il va falloir mener la réflexion pour s’accorder désormais sur le statut réel des étudiants qui s’inscrivent parallèlement dans les écoles de formation de l’Etat.




20/03/2012
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