L\'atmosphère à l\'Université de Ouagadougou

Assassinat de Michel Congo : Les étudiants en journalisme commémorent le 10ème anniversaire

10 ans après l’assassinat de Michel Congo, précédemment  étudiant en Communication et Journalisme (ex Arts et Communication) de l’Université de Ouagadougou, et journaliste au défunt journal 24 Heures, les étudiants lui ont rendu hommage.  A travers des témoignages et une exposition photo dans l’enceinte du département au sein duquel il a fait ses études universitaires, le vendredi 21 octobre 2011.

 

Perpétuer la mémoire de feu Michel Congo étudiant en Communication et Journalisme, lâchement assassiné le 21 octobre 2001, c’est ce qu’ont voulu faire les étudiants de l’établissement d’origine du défunt. Pour cela, ils ont organisé une cérémonie commémorative de l’anniversaire de sa disparition ce vendredi 21 octobre 2011. Plusieurs activités ont été organisées à cette occasion. Le Comité d’organisation a sollicité le témoignage des promotionnaires de feu Michel Congo, afin de  découvrir qui il était  car, les étudiants actuels du département ne l’ont connu, pour la plupart, que  par des articles de presse.

En présence du chef de département de Communication et Journalisme Tahirou Bangré, Gabriel Sama journaliste aux éditions Sidwaya, a rappelé que dix jours après l’assassinat de Michel Congo, un comité de suivi du dossier Michel Congo a été mis en place. Ce comité a permis d’organiser en collaboration avec la sœur du défunt et ses parents à Ouagadougou (à l’époque son père et sa mère vivaient au Sénégal) ses obsèques. « Les étudiants se sont vraiment mobilisés à l’époque et nous avons organisé une conférence de presse pour signaler que notre organisation n’était ni affilié à un syndicat ni à un parti politique » se souvient Gabriel Sama, toujours sous le coup de l’émotion.

Pour Dieudonné Soubeiga, directeur de publication de «l’Etalon Enchainé», Michel Congo était un étudiant exemplaire. «C’était un étudiant brillant admiré de tous. Contrairement à certains étudiants comme moi, Michel était assidu. D’ailleurs c’est avec lui que je photocopiais certains cours lorsque j’étais absent » a mentionné Dieudonné Soubeiga avant d’ajouter : « je n’arrive pas à comprendre pourquoi on s’en ait pris à lui. Si c’était à moi qu’on avait fait cela, on aurait compris parce que j’ai toujours été turbulent et un peu rebelle ». Tous ceux qui l’ont connu sont unanimes quant à son comportement exemplaire et à son talent. Il était le plus jeune de la classe et faisait parti des meilleurs. « Si je suis aujourd’hui journaliste, c’est grâce à Michel Congo » reconnait Parfait Silga, journaliste au journal « Le Pays ». « Il m’a aidé à préparer le concours d’entrée au département de communication et journalisme. Lorsque j’ai réussi au test, il m’a donné ses anciens cours pour que je puisse me préparer » relève encore Silga.

Michel Congo était également journaliste au quotidien 24 Heures. Il y a côtoyé certains étudiants du département comme Hervé Taoko, rédacteur en chef du journal « Le Reporter ». « C’est quelqu’un qui aimait beaucoup travailler. Par amour du travail, Michel avait décidé de faire paraître « le Journal École » qui était en léthargie à notre arrivée. Il en était d’ailleurs le rédacteur en chef ». Mais, Michel Congo sera fauché par la mort avant que le journal ne paraisse.

Malgré le procès qui n’a pas permis de découvrir le (ou les) coupable(s), Hervé Taoko se dit insatisfait de la manière dont l’enquête a été menée. Il pense qu’il y a des pistes qui n’ont pas suffisamment été explorées. Pour lui, même s’il fallait solliciter une expertise européenne, les empreintes laissées par les auteurs auraient pu être analysées. La cérémonie d’hommage a été ponctuée par des chants composés et chantés par Bekuoné Christian, étudiant au département de communication et journalisme. La famille du défunt par la voix de Odette Nyamba/Congo, sa sœur, a remercié le chef de département Tahirou Bangré qui a permis la commémoration de ce triste anniversaire.

Le responsable du comité d’organisation, Inoussa Ouédraogo, s’est inscrit dans la même dynamique. Il a souhaité qu’une salle du département de Communication et Journalisme porte le nom de Michel Congo, après quoi, il a proposé au bureau des étudiants du département, que la journée du journalisme traditionnellement organisée chaque année soit dénommée « journée Michel Congo », et qu’un prix spécial Gallian de l’espoir (prix récompensant les meilleurs journalistes) soit introduit pour l’édition prochaine dans le but de récompenser les meilleurs journalistes des écoles. Dans la matinée, les étudiants du département se sont recueillis sur la tombe de Michel Congo au cimetière de Taabtenga (Ouagadougou). La cérémonie commémorative a débuté depuis le lundi 14 octobre 2011 avec des émissions spéciales à la Radio Campus, des messes de requiem etc.

 

En rappel, Michel Congo a été retrouvé égorgé dans sa chambre et le visage défiguré par des individus qui courent toujours. Mais comme le dit Birago Diop, en Afrique, les morts ne sont pas morts. Michel Congo est toujours en vie et c’est cela que les étudiants du département de communication et journalisme ont voulu rappeler.

Boukari Ouédraogo/Burkina24




22/10/2011
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